Les doigts blancs et glacés d'Adonis carressèrent distrètement les plumes rousses du hiboux grand duc, perché à la hauteur de la fenêtre. Son regard noir balayait la pièce, se reportait parfois sur le volatile, et se perdait derechef dans la contemplation sans importance du mur qui lui faisait face.
Il était tôt. Bien assez pour que personne ne soit encore reveillé à Poudlard.
L'air frais du matin était pourtant une chose à ne pas manquer, changeant de l'atmosphère confinée et lourde des cachots des Serpentard.
La nuit n'était même pas encore levée, plongeant le château et son parc dans une obscure pénombre, où les ombres du matin naissaient tour à tour, donnant à la nature des allures d'ombres chinoises, discrètes et graciles.
Adonis retira sa main, lorsque le hibou lui pinça son annulaire. Le garçon regarda, perplexe d'abord, le sang qui perlait le long de son doigt douloureux, puis un pâle sourire naissa sur ses lèvres aussi rouges que le vin.
L'oiseau tomba à terre, innerte et sans vie. Sa mort avait été rapide, et le geste mesuré qu'avait eut le sorcier était d'une triste banalité...
Brisé -au sans propre comme au figuré- la nuque des gêneurs n'était qu'un passe-temps.
Et c'est à ce moment de plénitude, lorsque qu'Adonis retrouvait toute la sereinité qui le distinguait, que la porte de la volière s'ouvrit...